L’Afrique du Sud fait face à une crise de l’emploi majeure, avec un taux de chômage alarmant. Voici les points clés :
- Le taux de chômage atteint 33,5%, voire 42,6% en incluant les personnes découragées
- Les secteurs les plus touchés sont le commerce, l’agriculture et les technologies de l’information
- Les inégalités héritées de l’apartheid persistent sur le marché du travail
- Le gouvernement peine à apporter des solutions efficaces face à cette crise
- La croissance économique atone ne permet pas de créer suffisamment d’emplois
L’Afrique du Sud se trouve confrontée à une crise de l’emploi persistante, malgré les efforts déployés par le gouvernement pour stimuler l’économie. Le pays arc-en-ciel, autrefois symbole d’espoir et de renouveau, peine à sortir d’un chômage endémique qui touche particulièrement les jeunes et les populations défavorisées.
Un marché du travail en détresse
Les dernières statistiques révèlent une situation alarmante : le taux de chômage a atteint 33,5% entre avril et juin, marquant une troisième hausse consécutive. Ce chiffre grimpe même à 42,6% si l’on inclut les personnes ayant abandonné leur recherche d’emploi. Risenga Maluleke, responsable de l’institut national des statistiques, souligne que « le nombre d’emplois créés ne suffit pas pour contrer le chômage ».
Les secteurs les plus touchés sont :
- Le commerce
- L’agriculture
- Les technologies de l’information
La croissance économique atone, estimée par le FMI à moins de 1% pour 2024, ne permet pas de créer suffisamment d’emplois pour absorber la main-d’œuvre disponible. Cette situation a des répercussions dramatiques sur la société sud-africaine, comme en témoigne Hloni, 33 ans, diplômé en technologies d’information financière mais contraint d’enchaîner les petits boulots : « J’ai dû retourner vivre chez mes parents, comme je n’avais plus d’argent pour louer. »
Des inégalités persistantes
Le marché du travail sud-africain reste profondément marqué par les inégalités héritées de l’apartheid. Ariane De Lannoy, chercheuse à l’université du Cap, identifie plusieurs facteurs de risque :
Facteur | Impact sur le chômage |
---|---|
Niveau d’éducation bas | Risque élevé |
Jeunesse | Manque d’expérience |
Origine ethnique | Discrimination persistante |
Genre féminin | Barrières supplémentaires |
Ces inégalités se manifestent également dans l’accès aux opportunités d’emploi. Hloni témoigne : « Déposer un CV ou aller à un entretien représente un coût pour moi. Je n’ai pas les fonds pour ça. » Les habitants des townships, comme Soweto, font face à des obstacles supplémentaires, notamment en termes de transport.
Face à cette crise de l’emploi, le gouvernement sud-africain, dirigé par l’ANC, peine à apporter des solutions efficaces. La fin des coupures d’électricité en mars n’a pas eu l’effet escompté sur l’emploi. Le pays de Nelson Mandela se trouve ainsi confronté à un défi majeur : réduire le chômage de masse tout en luttant contre les inégalités structurelles qui persistent dans la société sud-africaine.